Les écrans: Pour ou contre?

Publié le 3 juillet 2025 à 12:32

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » — Rabelais

Quand j’ai entendu cette phrase pour la première fois, je dois l’avouer : je ne l’ai pas comprise. Elle me paraissait lointaine, presque trop « intellectuelle » pour que je m’y retrouve. Et puis, avec le temps, la vie, l’expérience… elle a commencé à résonner. Et aujourd’hui, je peux dire qu’elle prend tout son sens, surtout à l’époque dans laquelle nous vivons.

On vit dans un monde où la technologie est omniprésente. La télévision, par exemple : plus de la moitié des foyers en possèdent une. Et je ne dis pas que c’est un mal en soi — elle permet de se détendre, de se cultiver, de partager un moment en famille, d’avoir accès à l’information. Il y a même des outils de contrôle parental pour protéger les enfants.

Mais la télé n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Aujourd’hui, on s’informe, on joue, on communique à travers une multitude d’écrans : smartphones, tablettes, ordinateurs, consoles… Ce qui était un luxe hier est devenu banal aujourd’hui. Il n’est pas rare de voir un enfant de 4 ans avec un téléphone en main. On dira que c’est juste pour regarder des vidéos, que ce n’est pas un « vrai » téléphone… mais est-ce si anodin que ça ?

Des recherches ont été menées, et les résultats sont clairs : avant 7 ans, le cerveau d’un enfant est encore en construction. C’est une période cruciale pour son développement : attention, langage, mémoire, sociabilité… Trop d’écrans trop tôt, c’est risquer de perturber cet équilibre fragile. Les troubles du sommeil, de l’attention, du comportement ne sont pas rares chez les enfants surexposés.

Et c’est là que la phrase de Rabelais me revient en pleine figure :
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »

La science, la technologie, ce sont des outils formidables. Mais s’ils sont utilisés sans réflexion, sans conscience, sans se poser les bonnes questions… ils peuvent faire plus de mal que de bien. Il ne s’agit pas de rejeter le progrès, mais de l’accompagner d’une vraie responsabilité.

Notre rôle, en tant qu’adultes, parents, citoyens, c’est d’apprendre à dire non quand il le faut, à fixer des limites, à questionner nos usages. Pour que la technologie reste un outil au service de l’humain — et non l’inverse.